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Lundi 11 octobre 2010 à 19:54

Joséphine ~ Pénélope Bagieu

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Joséphine est une trentenaire un peu naïve, complexée, névrosée, gaffeuse comme pas deux, allergique au sport, qui collectionne les échecs amoureux et les petites humiliations quotidiennes avec brio. Une sorte de Bridget Jones de la BD.
Fraîcheur de vivre, humour noir, cynisme, tout est drôle dans Joséphine, y compris l'impression de déjà-vu qui nous assaille quand tout à coup on s'écrie en pleine lecture "Mais c'est tout à fait moi ça!"  (ce qui m'arrive relativement souvent).
Les filles adhéreront sans aucun doute. Les hommes peut-être moins (sauf si vous en avez un comme le mien!).

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* Tome 1 : Joséphine
* Tome 2 : Joséphine 2. Même pas mal.
* Tome 3 : Joséphine 3. Change de camp.

Etant une véritable fan de Pénélope Bagieu, je me dois aussi de vous orienter vers son blog : http://www.penelope-jolicoeur.com/
Ambiance "girly" et éclats de rire assurés.

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Dimanche 10 octobre 2010 à 11:33

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"La prochaine fois, je me stabiliserai tu sais... Mais si. J'en trouverai un. Un bon garçon. Un Blanc. Un fils unique. Un qui a le permis et la Toyota au colza. Je vais m'en choper un qui travaille à la Poste parce que son papa travaille à la Poste et qui fait ses vingt-neuf heures sans tomber malade. Et non-fumeur. Je l'ai précisé sur ma fiche Meetic. Tu ne me crois pas? Eh ben, tu verras. Pourquoi tu te marres, idiot?
Comme ça je ne t'embêterai plus le samedi matin pour aller à la campagne. Je dirai à mon chouchounou des PTT : "Ho! Chouchounou! Tu m'emmènes au mariage de ma cousine avec ton beau GPS qui fait même la Corse et les Dom-Tom?" et hop! l'affaire sera réglée. Et pourquoi tu ris bêtement, là? Tu penses que je ne suis pas assez maligne pour faire comme les autres? Pour m'en choper un gentil avec le gilet jaune et l'autocollant Nigloland? Un fiancé à qui j'irais acheter des caleçons Celio pendant ma pause déjeuner? Oh oui... Rien que d'y penser, j'm'émeus déjà... Un bon bougre. Carré. Simple. Fourni avec les piles et le livret de Caisse d'épargne. Et qui ne se prendrait jamais la tête. Et qui ne penserait à rien d'autre qu'à comparer les prix dans les rayons avec ceux du catalogue et qui dirait : "Y'a pas à tortiller chérie, la différence entre Casto et Leroy Merlin, c'est vraiment le service..." Et qu'on passerait toujours par le sous-sol pour pas salir l'entrée. Et qu'on laisserait nos chaussures en bas des marches pour ne pas salir l'escalier. Et qu'on serait amis avec les voisins qui seraient si sympathiques. Et qu'on aurait un barbecue en dur et que ça serait une chance pour les enfants parce que le lotissement y serait bien sécur comme dit ma belle-soeur et que..." p.24

"Elle aime "être un peu pompette", je préfère boire. Elle n'aime pas sortir, je n'aime pas rentrer. Elle ne sait pas s'amuser, je ne sais pas me coucher. Elle n'aime pas jouer, je n'aime pas perdre. Elle a des bras immenses, j'ai la bonté un peu échaudée. Elle ne s'énerve jamais, je pète les plombs. Elle dit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, je la supplie de parler moins fort. Elle est romantique, je suis pragmatique. Elle s'est mariée, je papillonne. Elle ne peut pas coucher avec un garçon sans être amoureuse, je ne peux pas coucher avec un garçon sans préservatifs. Elle... Elle a besoin de moi, et j'ai besoin d'elle." p.64

"Aux premières notes de guitare, je me suis mordu les lèvres et j'ai fixé le plafonnier pour ravaler mes larmes. Simon a bougé le rétroviseur pour m'y coincer :
- Ca va? tu es triste?
- Non, j'ai répondu en me fissurant de partout, je suis sup... super heureuse." p.163

Dimanche 10 octobre 2010 à 11:06

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Quatrième de couv
’ :
 
Ruslana a seize ans quand la plus célèbre agence de mannequins anglaise la découvre par hasard dans une brochure touristique sur le Kazakhstan. Elle quitte alors son pays natal, sa famille pour un Occident de dollars et de paillettes. De New-York à Saint-Barth, de Londres à Milan, de la misère russe à la vie rêvée, Ruslana côtoie les people, défile devant les stars, devient une référence - la référence. Elle découvre aussi l’amour, les hommes, les rencontres, l’ivresse, le gâchis, la peur.
Quelques jours avant son vingt et unième anniversaire, Ruslana est l’une des beautés les plus fameuses de son temps. Mais elle est si seule… Alors puisque le monde est à ses pieds, elle saute dans le vide.
De ce destin légendaire, Géraldine Maillet a tiré un roman-vrai. Une saisissante plongée dans le décor trompeur de la mode et des gloires éphémères.

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Mon avis :
 
Ruslana Korshunov, alias Ruslana Korshunova - la Rapunzel slave- est au sommet de sa carrière lorsqu’elle se suicide le 28 juin 2008.  Des rumeurs prétendent qu’il s’agirait en fait d’un assassinat mafieux, mais cette thèse n’ayant jamais été prouvée, c’est sur celle du suicide que Géraldine Maillet a décidé de s’appuyer pour écrire son roman. Et quel roman! Un tourbillon de strass, de paillettes, de peine, de solitude et de déchéance. Une ascension fulgurante pour un atterrissage sanglant sur le bitume triste des trottoirs de Manhattan.
Sa misère kazakhe, Ruslana l’a troqué contre un enfer doré. Être entourée par des milliers de personnes, être habillée, coiffée, photographiée comme une simple poupée, et se sentir seule en pleine foule. Être placardée sur des abris-bus, mise en boîte dans des publicités télévisées, être immortalisée sur du papier glacé pour finalement être vu sans être regardée. Qui se souvient du visage de Ruslana Korshunova?
Un livre fort, moitié journal intime, moitié chronique sur l’univers de la mode. A lire sans aucun doute. Pour se souvenir d’elle, et chasser les paillettes.

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Au passage :
 
« - Tu vas grandir en accéléré, Ruslana. A toi de gérer. Amuse-toi mais ne te disperse pas. Joue mais ne te prends pas au jeu. Emerveille-toi mais ne sois pas aveuglée... » p.145
 
«  Ce soir, je suis dans la plus belle ville du monde, assise sur une terrasse classée au patrimoine mondial de l’Unesco, j’ai shooté avec un photographe qui m’a dit une centaine de fois que j’étais « dingue de beauté » , je vais défiler pour Chanel, je pars dans une semaine à Los Angeles pour la campagne Martini, je vais pouvoir acheter un appartement plus grand à ma mère et un studio à mon frère, j’ai eu une touche avec Mark Wahlberg… Malgré toutes ces bonnes nouvelles, j’ai un spleen monumental. Une boule dans le ventre me tenaille le jour et me réveille la nuit. Je transpire d’angoisse, j’ai peur du lendemain. Je gamberge. Quand j’ai le bourdon, j’écris des poèmes qui donne envie de se pendre. » p.217
 

Samedi 9 octobre 2010 à 12:58

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Quatrième de couv' :
 
Denis d'Aubigné est bien mort, ce 23 janvier à huit heures du matin, dans la cour d'un immeuble bourgeois d'une rue paisible du XVe arrondissement de Paris. Vingt ans, sept étages.
 
Pourquoi un jeune homme met-il brutalement fin à ses jours?
Un père, une mère, une grande soeur et un petit frère cherchent à répondre à cette question déchirante.
Où est Denis?
Où sont-ils sans lui?
On ne sait rien de la mort sauf qu'elle change des vies.
 
 
Mon avis perso :
 
Comment survie-t-on à la mort d'un proche? Cette question, vous vous l'êtes forcément posée. Et Ariane Bois tente d'y répondre au fil de ces 124 pages. Mamina, Pierre, Laura, Alexandre, Diane. Sans Denis. Plus de petit-fils, plus de fils, plus de frère. Mais une infinité de question auxquelles il n'y aura jamais de réponses.
Le roman est dédié "A l'absent, toujours présent", et l'auteur ne pouvait trouver de mots plus justes pour débuter ou résumer son récit.
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment comment vous décrire ce qu'il m'est arrivé au fil de ma lecture, mais ce que je peux vous dire, c'est que c'était intense. Une fois la première page entamée, impossible de m'arrêter. Les larmes que je versais avaient à peine le temps de sécher que déjà d'autres les remplaçaient. Pourtant le ton n'était pas larmoyant. Juste, grave, profond mais en aucun cas larmoyant.
Alors j'ai pleuré oui, et même si ce n'est sans doute pas ce que l'on attend d'un roman en tout premier lieu, ça en valait la peine. Parce que l'on apprend que rien n'est jamais acquis, que le monde ne tourne pas qu'autour de soi, et que tout peut s'écrouler du jour en lendemain sans que l'on y puisse faire quoique ce soit. C'est moche, la mort. Mais ce que j'ai lu n'était que beauté.
Un roman à plusieurs voix, où les sentiments et les souvenirs s'emmêlent dans un tourbillon de tristesse et d'amertume pour finalement nous apprendre à nous relever. Quoiqu'il en coûte, the show must go on.
 
 
Au passage :
 
"L'air qui siffle, puis un bruit mat. Spongieux. Presque écœurant. Il n'y a pas de mot pour ce bruit. Un pigeon? Un ballon? Une valise? C'est ça une valise. Pleine de fringues. Les voisins du dernier étage s'engueulent souvent." p.11
 
"La secrétaire a eu cette phrase : "Je vais prévenir tout le monde que ton frère est décédé." Drôle de mot. Ça sonne comme décidé." p.28
 
"Mamina, qui revenait de si loin et qui avait failli tout perdre, avait bel et bien perdu son petit-fils. Pour une fois, l'expression française avait un sens. Elle avait perdu Denis. Dans un monde de plus en plus dur à vivre, il s'était égaré. Et sa famille le cherchait en vain." p.51

Samedi 9 octobre 2010 à 12:56

 "Pour quelqu'un qui venait d'être surpris à essayer de se faire passer pour un fauteuil, il ne semblait pas le moins du monde embarrassé!"

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