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Mardi 26 octobre 2010 à 11:12


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"Je me fuis moi-même; mais je ne perds jamais ma trace, je me rattrape toujours..."

Vendredi 22 octobre 2010 à 22:10

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"C'est mon enterrement, expliqua l'Homme Bleu. Regarde ces gens en deuil. Certains me connaissaient à peine, et pourtant ils sont là. Pourquoi? Est-ce que tu t'es déjà posé la question? Pourquoi les gens se rassemblent quand les autres meurent? Pourquoi sentent-ils qu'il le faut?
C'est parce que tout au fond de lui l'esprit humain sait que toutes les vies se chevauchent. Que si la mort a emporté quelqu'un, c'est qu'elle est passée à côté de quelqu'un d'autre, et que, dans ce petit intervalle entre être emporté et ne pas l'être, il y'aura des tas de vies dont le cours changera." p.59

"Ruminer sa colère est un poison qui vous dévore de l'intérieur. On pense que la haine est une arme dirigée contre la personne qui nous a fait du mal. Mais elle est à double tranchant. Et le mal que nous croyons faire, c'est surtout à nous-mêmes que nous le faisons." p.157

"L'amour comme la pluie, se nourrit par en-haut, inondant les couples d'une joie diffuse. Mais parfois, sous la chaleur coléreuse de la vie, l'amour sèche en surface et doit se nourrir par en-dessous, plongeant alors dans ses racines afin de rester vivant." p.183

Mardi 19 octobre 2010 à 14:03

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Quatrième de couv'
:

Precious, seize ans, claque la porte. Elle ne se laissera plus cogner par sa mère, ni violer et engrosser encore une fois par son père. Jamais. Virée de l'école, elle envisage une nouvelle vie, loin de Harlem et du ghetto afro-américain de son enfance. Elle veut apprendre à lire et à écrire, raconter son histoire à travers des poèmes et élever dignement son fils.


Mon avis :

Je n'ai pas vu le film tiré de ce roman. Je n'ai pas aimé le tapage médiatique qui a entouré sa sortie, et j'ai mis un point d'honneur à dédaigner ses critiques toutes plus élogieuses les unes que les autres. J'ai même hésité lorsque que ma meilleure amie m'a tendu le livre de Sapphire, en me le recommandant vivement. J'ai hésité, oui, puis je l'ai pris. Et je ne regrette pas. Parce que Push... Push n'a rien à voir avec tout ce que j'ai pu lire auparavant. C'est un coup de poing, un de ces livres dont on se souviendra toute sa vie.
Dés les premières lignes, on disparaît. Les contours de la normalité s'estompent et il n'y a plus de limites à la violence, à l'amour, à la haine, au dégoût, à l'inceste. Et tout ce qui d'ordinaire inspire la pitié, la condescendance, tout ce qui d'habitude nous indigne au plus haut point, est étalé sous nos yeux, d'une façon cru et brutale, un alignement de consonnes et de voyelles qui disent les choses comme elles sont, sans nous mettre mal à l'aise. Pas de pathos. Pas de mièvreries. De la rage. De la volonté. De l'espoir.
Il n'y a pas d'héroïne, pas d'anti-héroïne, juste une gamine de Harlem privée d'enfance, violée dés son plus jeune âge et engrossée à deux reprises par un père pédophile et violent. Une gosse tabassée par une mère sadique, qui l'accuse chaque jour de lui avoir volé son homme. Une gosse qui veut survivre, apprendre à lire et à écrire des poèmes, apprendre à être une bonne mère, à se relever et à ne plus jamais tomber.
Je m'attendais à ce que ce ne soit pas crédible. A une suite abracadabrantesque de mésaventures, qui ferait porter à l'héroïne toutes les misères du monde sur le dos. Mais je vous l'ai dit, ici, il n'y a pas d'héroïne. Juste un apprentissage. Une vie. Une vie dont personne ne voudrait, c'est certain, pourtant en se faufilant parmi les pages de ce roman, on la vit. Et c'est ce qui est le plus beau.
Dans un style très particulier, Sapphire nous attrape comme un papillon en plein vol, et nous montre l'étroitesse d'une paume de main : le ghetto de Precious.



Au passage :

"Elle était à ce moment de la noyade où l'eau a rempli les poumons, où on ne se bat plus pour respirer, où la mort n'est plus qu'à une seconde." p.35

"Je sais pas ce que ça veut dire "réalisme" mais la REALITE je sais ce que c'est et c'est une belle salope, moi je peux vous dire." p.106

"J'ai rien à écrire aujourd'hui - peut-ête jamais. Le marteau est dans mon coeur là, à me cogner, comme si mon sang était une rivière géante qu'enflerait en dedans de moi et que je me noie. Ma tête y fait tout noir dedans. Comme si une rivière géante était devant moi maintenant que j'arriverai jamais à traverser. Mrs Avers dit, Vous n'écrivez pas, Precious? Je dis que je me noie dans une rivière. Ame mate pas comme si j'étais barge mais dit, Si vous restez là à rien faire la rivière va monter et vous noyer!  Ecrire serait peut-être la barque qui vous emportera sur l'autre rive. Un jour dans votre journal vous m'avez dit que vous n'aviez jamais vraiment raconté votre histoire. Je pense qu'en la racontant vous pourrez traverser cette rivière." p.121



Mardi 19 octobre 2010 à 0:42

 
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"Mentir aux gens qu'on aime est la pire des choses. On n'existe pas sans le regard des autres. Mais si leurs yeux nous renvoient une image de nous qui ne peut plus être la bonne, qui saura qui nous sommes? Notre version mensongère nous ressemble étrangement pourtant, alors on se trompe." p.140

Lundi 18 octobre 2010 à 18:22


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Quatrième de couv
' :

Il était une fois - car c'est ainsi que toutes les histoires devraient débuter - un garçon de 12 ans qui venait de perdre sa maman. Inconsolable, David a trouvé refuge dans les livres pour oublier le remariage de son père et la naissance de Georgie, son demi-frère.
Une nuit, persuadé d'entendre sa mère l'appeler, David découvre un passage caché au fond du jardin. Il le franchit et se retrouve propulsé dans un monde fantastique, peuplé de personnages issus de ses lectures et de son imaginaire.
Alors que la seconde guerre mondiale déferle sur l'Europe, David entame un périple à la recherche d'un vieux roi qui conserve ses secrets dans Le livre des choses perdues, sésame qui permettrait au jeune garçon de quitter ce royaume. Mais le conseiller du souverain a pour lui d'autres desseins...


Mon avis :

Le livre des choses perdues où il est question d'un jeune garçon de 12 ans plein de TOC perdu dans un royaume fantastique sinistre, d'un garde-chasse armé jusqu'aux dents, de loups et de Pire-Que-Loups, d'un petit chaperon rouge zoophile, d'une blanche-neige castratrice et de ses nains communistes, d'une chasseresse psychopathe, de harpies affamées, d'un chevalier homosexuel, d'une Bête mystérieuse et d'un Homme Biscornu vraiment très effrayant.
Avez-vous déjà lu un thriller uniquement composé de contes de fée revus et corrigés par l'un des plus célèbres écrivains du genre? Fascinant, passionnant, magique et glauque à souhait. Soyez avertis chers lecteurs, ce livre ne vous vendra pas de rêves. Des cauchemars, oui. Une réflexion sur l'art de grandir - ou comment faire face à des sentiments tels que la peur, la jalousie, l'amour, le courage et la haine quand on a à peine 12 ans - oui. Mais des rêves certainement pas, pour le côté bucolique on repassera donc. Mais c'est tellement bon d'être captivée ainsi. Au fil des pages, on est happé au coeur d'une véritable quête, comme au temps des chevaliers, à ceci près que les dragons n'étaient rien en comparaison des personnages effrayants qui peuplent ce roman. Roman d'une rare violence d'ailleurs qui, selon moi, aurait plus mérité d'être classé au rayon fantasy pour adultes qu'au rayon Jeunesse. C'est néanmoins un très beau livre, intelligent, qui manie humour, noirceur, légendes et suspens à la perfection. 
A lire pour Halloween, histoire de se mettre dans l'ambiance.


Au passage :

"Avant cela, il aimait la rejoindre en silence dans la pièce où elle lisait. En entrant, il la saluait d’un sourire (auquel sa mère répondait toujours par un sourire), puis venait s’asseoir près d’elle et se plongeait dans la lecture d’un de ses livres. Ainsi, tout en étant l’un et l’autre emportés dans un monde différent, ils partageaient le même espace et le même temps. Et David était capable de deviner, en regardant le visage de sa mère, si le récit qu’elle lisait dans son livre vivait en elle, et elle en lui. Alors, il se rappelait tout ce qu’elle lui avait raconté sur les histoires et les légendes, et le pouvoir qu’elles exercent sur nous, et le pouvoir que nous exerçons sur elle." p.14

"Ce fut donc à David que revint la tâche de sauver les livres de sa mère, et il les ajouta à tous ceux qu’elle avait achetés en pensant à lui. Il y avait là des légendes peuplées de chevaliers, de soldats, de dragons et de monstres marins, mais aussi des récits populaires et des contes de fées. [...] Après sa mort, David s’évertua à éviter ces vieilles histoires car elles étaient trop intimement liées à sa mère pour qu’il prenne plaisir à les lire. Mais elles ne se laissèrent pas si facilement rejeter ; elles se mirent à appeler David. Elles semblaient reconnaître quelque chose en lui – du moins est-ce
l’impression qu’il avait –, quelque chose d’étrange et de prometteur. Il commença à les entendre parler ; d’abord tout doucement, puis de plus en plus fort. Elles exerçaient sur lui une fascination irrésistible. Ces histoires étaient très anciennes, aussi anciennes que les hommes, et c’est à leur richesse qu’elles devaient d’avoir traversé le temps. C’étaient des contes dont l’écho se prolongeait dans l’esprit bien après que les livres avaient été refermés. Ils offraient à la fois une échappatoire au réel et une version alternative du réel. Ces récits étaient si vieux et si étranges qu’ils avaient fini par accéder à une existence indépendante des pages qu’ils occupaient. L’univers des histoires anciennes existait parallèlement au nôtre, avait un jour expliqué la mère de David, mais parfois la frontière était si mince et fragile que les deux univers finissaient par se confondre…
C’est alors que les ennuis commencèrent.
C’est alors que les problèmes survinrent.
C’est alors que l’Homme Biscornu apparut à David." p.20-21

"Elle tendit la main et la posa sur la tête de l’animal. Elle passa les doigts dans son pelage et l’apaisa. Et le loup vit combien ses yeux étaient beaux (pour mieux le regarder), ses mains lisses (pour mieux le caresser) et ses lèvres douces et rouges (pour mieux le goûter). La jeune fille se pencha vers lui et l’embrassa. Elle retira sa cape rouge, posa le panier rempli de fleurs et s’étendit au côté du loup. De leur union naquit une créature qui tenait plus de l’homme que du loup. Ce fut le premier des Sires-Loups, Monarque, et nombreux furent ceux qui naquirent après lui." p.98

"Il avait bien apprécié ces nains. Certes, il ne comprenait pas la moitié de ce qu'ils racontaient mais, pour des gens de petites tailles à tendance criminelle et obsédés par la lutte des classes, ils étaient vraiment très amusants." p.152

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